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Histoire de Boën

La commune de Boën sur Lignon s’est développée le long de la voie romaine de Lyon à Bordeaux via l’Auvergne.

La route traversait la ville par la rue du 8 mai 1945, la place Carnot et la rue de Clermont.

Les habitants, surtout des vignerons et des artisans ou des commerçants de chanvre et de poterie, vivaient des marchés.

Les sires de Couzan, seigneurs de Boën, fondèrent, sans doute au 11e siècle, l’église Saint-Jean-Baptiste sur l’axe de traversée.

Vers 1250, le seigneur Guy Ier de Damas accorda une charte de franchise à la ville, ce qui favorisa son développement. Certains lieux-dits sont alors déjà connus pour leur vignoble. En 1314, Boën siège parmi les 13 villes libres du comté.

En 1320, Amédée de Couzan obtient du roi et du comte l’autorisation de clore la ville (11 tours et 4 portes ; une tour subsiste).

L’incursion des Anglais dans le Forez en 1357 n’épargne pas Boën. En 1381, Guy II de Damas parle de sa « maison forte nouvellement construite en ladite ville de Boën ».

En 1425, six consuls siègent à Boën. En 1434, le duc Charles Ier de Bourbon confirme la clôture de la ville et les habitants construisent une nouvelle église.

Au 15e siècle sont signalées les premières auberges de Boën, le pilori et les fours banaux situés place de la République (les fours plus tard déplacés près du château, les pressoirs banaux à l’emplacement des 7 et 9 rue de Roanne et, en 1511, l’ancienne grenette.

Chaque famille possédait dès le Haut Moyen Age un lopin de vigne aux alentours de Boën. Nombre de cuvages étaient installés au cœur de la ville. Les moulins banaux étaient sur les bords du Lignon à Largentière et, bien plus tard, à Giraud.

En 1554 fut élevée une chapelle à la sortie ouest de Boën au lieu-dit La Rocchy de Chauffaulx face à la Sablière, en un lieu d’où Céladon se serait jeté au Lignon.

Les associations pieuses et corporatives furent importantes au 16e siècle. Grâce aux revenus de diverses confréries et par lettres patentes du roi en 1566, Claude de Lévis, baron de Couzan fit bâtir un collège à côté de l’église (détruit avec elle en 1878). Boën était alors la cité la plus importante de la baronnie ; elle le devait surtout à son activité économique et à son vin (celui de Corbine était réputé).

Dès cette époque apparaissent les faubourgs aux abords des portes de Montbrison, de la Roche, de Saint-Germain et de la Font.

En 1510, Louis XII autorisa un marché hebdomadaire le jeudi.

En 1614, la ville avait 2200 habitants dont 200 de La Bouteresse.

Le 17e siècle fut marqué par une grande ferveur religieuse. L’église fut dite en bon état, le cimetière attenant était clos et il y avait une lanterne des morts. La confrérie des Pénitents blancs du Gonfalon construisit sa chapelle en 1647 au pied du château (dénaturée).

En 1678, les religieuses trinitaires fondèrent la première école de filles (disparue) et l’hospice de Boën.

En 1747, installation de l’Hôtel-Dieu rue du 8 mai 1945. La fin du 18e siècle fut la période la plus prospère de la ville (2500 habitants), avec le commerce : une halle occupait le centre ville, il y avait un marché le jeudi et 2 foires annuelles, les cabaretiers nombreux exerçaient parfois le métier annexe de boucher.

En 1771, Robert de Hesseln signale que « les vins clairets, qui font la principale récolte de Boën, sont fort recherchés ». On recense une papeterie, des tanneurs ciriers, un drapier, et tous les autres corps de métier.

La rue de Roanne dépassait la place Rolle, la rue de la Chaux s’étendit, la rue de la Charbonnerie et la rue des Tanneurs existaient, le « château » Paparel fut construit sur les pentes de la Chaux.

La Bouteresse fut détachée de Boën à la Révolution. Les hommes de loi étaient en nombre important : Boën était siège de justice avec juge, lieutenant et procureur fiscal, un greffier, deux huissiers, quatre procureurs et quatre notaires.

Le château fut construit vers 1779.

Joseph-Marie Terray, le ministre des finances de Louis XV, originaire de Boën, établit le projet de route nationale de Lyon à Bordeaux et fit reconstruire en 1745 le pont de bois de Chosieu sur le Lignon qui porta désormais son nom.

Vers 1818, l’enceinte de Boën fut presque toute détruite. En 1819 fut institué un octroi pour les boissons et le bétail. Entre 1817 et 1819 fut envisagée l’ouverture de la rue de Clermont, et réalisée aux frais de l’Etat, achevée en 1848-49.

Les travaux qui entamaient la colline rocheuse et demandèrent d’importants terrassements. Ce nouvel axe de traversée restructura fondamentalement la ville, entraînant la disparition d’une soixantaine de maisons, de la halle et de quelques rues étroites. Nombre de maisons existantes furent surélevées, leur façade harmonisée avec les nouvelles qui bordaient le nouvel axe. L’alimentation en eau qui se faisait par de nombreux puits à l’intérieur des maisons, fut relayée par une fontaine publique installée, entre 1824 et 1830, place Rolle.

En 1848-49, on bâtit deux puits communaux. Entre 1866 et 1868, sous le mandat du maire Claudius Syveton, on construisit la nouvelle halle et l’hôtel de ville avec le poids public et le corps de garde. La rue de l’Hospice fut élargie pour former la place Carnot ; la place de la Jeunesse et la place Chantemerle s’agrandirent sur l’emplacement de maisons et de ruelles anciennes. On restaura et on agrandit l’Hôtel-Dieu grâce au legs de Joannès Rolle versé en 1865.

Toujours sous le mandat de Syveton, on fit ouvrir une gare à proximité de la ville lors de la construction de la ligne vers Thiers et on couvrit le ruisseau la Goutte Chaptut qui devint un égout collecteur.

Le cimetière fut installé hors la ville après la guerre de 1870. En 1878 on démolit l’ancienne église et on construisit la nouvelle.

En 1935, la Ville acquit le château. Emile Mandrillon (maire décédé en 1957) amena les eaux de source du Forez pour alimenter la ville.